Le dol : vice du consentement
Selon l’angle sous lequel on le considère, le dol se présente sous deux aspects, à la fois distincts et complémentaires. Vu du côté de celui qui en est victime, le dol apparaît comme un vice du consentement. Ce sont alors les exigences psychologiques liées à l’autonomie de la volonté qui exigent que soit prononcée l’annulation du contrat. On remarque cependant d’une part que ce premier impératif est, comme de coutume, tempéré par les nécessités de la sécurité et de stabilité contractuelle, d’autre part, que le vice se trouve moins en réalité dans la tromperie que dans l’erreur qui en est résultée. Sous ce premier aspect, par conséquent, le dol est très proche de l’erreur, avec cette différence néanmoins que la méprise est dans un cas spontanée, dans l’autre elle est provoquée, ou exploitée.
Vu du côté de son auteur, le dol apparaît en effet comme un délit civil : il s’agit d’un comportement malhonnête intentionnellement dommageable. Les exigences morales imposent alors une sanction à la fois large et sévère. Ceci explique notamment que soit sanctionnée toute erreur dolosive déterminante, quelqu’en soit l’objet et porterait-elle sur la valeur ou les motifs : le particularisme de la notion de dol explique et justifie la sévérité du régime du dol.
§ 1 Notion de dol
Il se déduit de l’article 1116 du code civil que trois séries de conditions doivent être remplies pour que l’on soit en présence d’un dol répréhensible : certaines sont relatives à l’auteur du dol ; d’autres aux éléments du dol ; d’autres enfin à la victime du dol.
A Auteur du dol
1) Principe
Le dol n’est en principe sanctionné que s’il a pour auteur le cocontractant lui-même. La règle de l’article 1116 du code civil qui, en visant « les