Le déclin de la loi sous la vème république.
La Loi peut être définie comme toute norme dont le contenu présente certains caractères, elle est générale, s’applique non à des individus, mais à des catégories d’individus définies abstraitement et porte certaines matières. Elle peut aussi faire l’objet d’une définition formelle : la Loi est une norme élaborée par un organe particulier selon une procédure particulière.
Historiquement, avant l’entrée en vigueur de la Constitution de 1958, la Loi bénéficiait d’une supériorité quasiment absolue. Cette suprématie se manifestait d’abord par le fait que son domaine était illimité. Certaines matières étaient réservées à la Loi en vertu de la tradition républicaine ; mais aucune matière ne lui était interdite. Depuis 1789, la Loi est considérée comme « l’expression de la volonté générale », placée au-dessus de toute contestation. Avec l’avènement de la Vème République, la Loi a vu son champ de compétence délimité par le constituant de 1958. En effet en réaction aux Constitutions précédentes qui étaient marquées par la prédominance du Parlement, le constituant de 1958 a souhaité un retour à un exécutif plus fort.
Cette volonté a largement marqué la Constitution de 1958 qui, par les innovations qu’elle apporte, au regard notamment de la Constitution de 1946, marque d’une certaine façon un recul de la Loi (I), tant par la restauration du pouvoir executif (A) que par la limitation du domaine de la Loi (B). Ensuite l’évolution des cadres juridiques internationaux et communautaires a fortement influencé celle du cadre juridique interne au point de s’interroger sur la place de la Loi au regard des autres normes (II), tant au plan interne, face au bloc de Constitutionnalité (A) que face aux normes communautaires, à l’extérieur (B).
I – Les innovations de la Constitution du 4 octobre 1958 et le recul de la Loi.
L’esprit du constituant de 1958 se fonde essentiellement sur une volonté d’en finir avec le