Le langage dans fin de partie

2543 mots 11 pages
Introduction : Comme le dit Michel PRUNER dans Les théâtres de l’absurde « Les personnages de Beckett parlent, non parce qu’ils ont quelque chose à transmettre, mais seulement pour éviter de se taire. Leur langage est donc marqué à la fois par le vide et la peur. Il s’agit de se rassurer sur soi et sur le monde. Non d’exprimer une vérité. ». Cela voudrait donc dire que le langage n’est plus là pour signifier mais seulement pour combler le vide. Fin de partie met en scène des personnages en pleine déchéance, paralysés, raidis par l’approche de la fin. Cependant, ils continuent de parler, et même de raconter des histoires, car la parole est pour eux le seul moyen d’échapper au silence et à un temps qui n’en finit pas de s’étirer. Quel est donc la fonction et l’importance du langage dans Fin de Partie ? Nous montrerons tout d’abord que ce langage est perpétuellement menacé pour ensuite monter qu’il met en scène l’homme lui-même à travers une parole qui ne cesse de dénoncer les manques et les limites de la communication humaine. Enfin nous verrons que c’est un moyen de tenir le lecteur-spectateur à l’écart d’une vision trop tragique de la pièce.

II – Un langage perpétuellement menacé

a) Destruction du langage Dans Fin de Partie, on remarque que le langage est perpétuellement menacé de disparaître. Tout d’abord les personnages semblent être dans une mécanique de destruction du langage. Ils poussent le lecteur à se poser des questions sur le sens des mots. « Hamm : Hier ! Qu’est ce que ça veut dire. Hier ! Clov : Ca veut dire qu’il y a un foutu bout de misère. J’emploie les mots que tu m’as appris. S’ils ne veulent plus rien dire apprends-m’en d’autres. Ou laisse-moi me taire. » (p.60). Le langage n’a donc plus aucune emprise sur le réel. Beckett continue la destruction du langage dans l’incompréhension, le non-sens : « Clov : Qui, il ? Hamm : Mais voyons ! Encore un. Clov : Ah celui-là ! Je n’étais pas sûr. », »« Hamm : veux tu que nous pouffions un bon coup

en relation

  • Les relations entre clov et hamm dans fin de partie
    655 mots | 3 pages
  • Résumé fin de partie
    1111 mots | 5 pages
  • Philo
    656 mots | 3 pages
  • Pascaline
    486 mots | 2 pages
  • En quoi la réplique rien n’est plus drôle sur le malheur est représentative de fin de parti ?
    947 mots | 4 pages
  • Fin de partie Beckett analyse
    706 mots | 3 pages
  • Hamm et Klov 2
    2027 mots | 9 pages
  • Clov, un personnage révélant le dysfonctionnement théatral
    703 mots | 3 pages
  • Le titre, fin de partie becket
    530 mots | 3 pages
  • Le sexe des passions et des vertus
    14175 mots | 57 pages
  • Tout les matins du monde
    783 mots | 4 pages
  • Fin de partie
    864 mots | 4 pages
  • La fin est dans le commencement et cependant on continue
    2114 mots | 9 pages
  • Le langage peut-il tout dire ?
    1380 mots | 6 pages
  • Fin de partie
    758 mots | 4 pages