Le mal
Pourtant, toutes ces doxa du mal fonctionnent bien mal isolément et encore plus ensemble. La loi entend viser ce qui est juste et fixe en fait ce qui est légal, permis, mais les lois mauvaises ont existé ou existent, et toute loi peut engendrer le mal en son application, sans compter que la loi et l’ordre peuvent être ressentis comme des violences par les individus, c’est-à-dire comme des maux. Même limites pour la morale qui est parfois bien pécheresse elle-même en sacrifiant liberté et spontanéité au délire de la norme et du decorum. Et si les paroles proverbiales ne doivent pas être prises au pied de la lettre, il reste qu’elles recèlent quelques constats troublants : ″à quelque chose malheur est bon″, ″le malheur des uns fait le bonheur des autres″…
Pour dire le mal, il faut donc reprendre les choses en amont, d’abord s’intéresser à l’expérience que nous pouvons faire du mal avant de l’enfermer dans des cadres qu’il déborde —où est d’ailleurs le mal ? dans le