Le mal
- On peut, pour préciser le problème et éclaircir la formule d'Alain, s'appuyer sur l'étymologie du verbe "penser" : penser (latin pensare), c'est peser, c'est donc mesurer. Mais à quelle aune étalonner ainsi ce qui fait le mal ? Si penser équivaut à classer selon des catégories, on est tout de suite entravé par cette pluralité des formes que peut prendre le mal, et par le constant relativisme auquel il nous oblige. Plutôt que de jeter le discrédit sur l'ensemble des pensées sur le mal qui jalonnent la philosophie, Alain ne veut-il pas nous signifier par cette formule piquante que le mal ne peut se penser sans le bien dont il est le négatif ? Si penser le mal équivaut à le réduire à la raison humaine, tenter de le cerner intellectuellement ne nous