Le sonnet
Origines : aux alentours du XIIIème siècle en Italie avec Pétrarque. Le sonnet s'immisce en France avec l'influence italienne, notamment en 1538 avec Jean Marrot.
Mais le sonnet a probablement intéressé avant, notamment Jean Boucheau : c'est un poète classé dans la catégorie des rhétoriqueurs : ce sont ceux qui accordent plus d'importance à la forme : ce sont des prouesses de versification et de langage, qui cultivent des formes qui favorisent cette virtuosité verbale, des formes très strictes.
Jean Bboucheau (1924) : Il prend beaucoup de plaisir à "Composer lais, rondeaux et comédies, / Sonnets, chansons, histoires, tragédies" A côté de formes archaïques comme des lais (plus grand auteur de lais : Villon ; lais = legs = testaments), des rondeaux (formes médiévales) on peut voir qu'il revendique le sonnet.
Marrot est donc probablement celui qui a rendu le sonnet comme une forme importante et nouvelle, pas celui qui l'a introduit. Son père était aussi un grand rhétoriqueur. S'il s'intéresse au sonnet, c'est peut-être parce que la nature du sonnet est du genre à stimuler l'intérêt pour la poésie. C'est lui qui codifie le sonnet tel qu'on va le connaitre à partir de là.
Quelle est cette codification ? Qu'est-ce qu'un sonnet ?
A l'origine, tel qu'il est codifié, c'est deux quatrains plus un distique (deux vers) plus un autre quatrain (qui forment un sizain).
Cf le poème de Ronsard, les Amours : "Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère ... Du ciel, ferme la porte, et ne le laisse pas rentrer". Le poème a visiblement une forme correcte, sauf que le distique est après le dernier quatrain. Nous avons donc quatorze vers qui devraient s'organiser. Mais après Marrot, la forme initiale va souvent être modifiée : le sizain final est souvent inversé. Ensuite, il deviendra deux tercets.
En ce qui concerne le vers, d'abord c'est le décasyllabe. C'est seulement plus tard qu'on va s'habituer à lui substituer l'alexandrin : on a un flottement. Pourquoi donc ?