Les partis politiques
La première demande une perspective historique. Les partis modernes, en effet, sont « les enfants du suffrage universel et de la démocratie » (Max Weber). Ils sont contemporains de la démocratisation des systèmes politiques du XIX e siècle, dès la première moitié en Angleterre ou aux États Unis, dans les dernières décennies en France et dans la plupart des pays européens. Mais, et c’est là une deuxième approche nécessaire, la diversité de la forme parti doit être soulignée. Il est même difficile de regrouper sous un même vocable toutes les formes de parti. En France, il y en a aujourd’hui 286 recensés ! Ils vont des grands partis de gouvernement aux « micro-partis » permettant le financement des activités de personnalités politiques. Les oppositions sont fortes entre les « partis généralistes », partis de gouvernement, et les « partis spécialisés», qui défendent un intérêt sectoriel. Il importe donc d’expliciter les facteurs divers qui rendent compte de cette diversité. Les uns tiennent à l’histoire politique des différents pays. Les institutions adoptées contribuent fortement à structurer les systèmes partisans. Les effets des modes de scrutin, majoritaires ou proportionnels avec différentes variantes, ont une influence majeure. Les autres facteurs relèvent des structurations et du fonctionnement interne. Ils opposent traditionnellement les « partis organisés » et les « partis mouvements », les partis de militants et les partis d’électeurs. Mais les traits se mêlent souvent et il faut être attentif aux évolutions actuelles. La troisième approche pour expliquer le type de médiation que les partis mettent en œuvre entre les citoyens et la politique demande d’analyser les fonctions qu’ils remplissent, la fonction programmatique, qui recense, transforme,