Les sortes de comiques
Le théâtre joue de la présence physique des interprètes : l'acteur comique multiplie les mimiques, parfois les grimaces; les habits ridicules, les accessoires extravagants surprennent; les coups de bâton et les gifles pleuvent en cadence.

II- Le comique de situation :
Toute comédie raconte une histoire par une série de scènes qui ménagent d'amusantes surprises: rebondissements, coïncidences, retournements, tous les moyens sont bons pour mettre en difficulté le personnage dont on veut rire.
Exemple :
Harpagon (à son fils). — Comment! pendard, c'est toi qui t'abandonnes à ces coupables extrémités! Cléante. — Comment! mon père c'est vous qui vous portez à ces honteuses actions!
Molière, L'Avare, Acte II, scène 2, 1668.
L'avare découvre que son fils est un horrible dépensier, le fils que son père est un usurier.

III- Le comique de mot :
La comédie met la langue française dans tous ses états, déformations, jargons en tous genres, prononciations qui sentent le villageois ou la précieuse ; les façons de parler outrées font toujours rire. Parfois c'est la communication elle-même qui ne se fait plus.
Exemple :
Bélise (à la bonne). — Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire? Martine.— Qui parle d'offenser grand-mère ni grand-père?
Molière, Les Femmes savantes, Acte II, scène 6, 1672.
Les deux mots de prononciation presque identique créent un malentendu, un quiproquo, qui ridiculise les prétentions pédagogiques de Bélise.

IV- Le comique de caractère :
La comédie met en scène des personnages, peint leur caractère, leurs vices, leurs idées fixes. Pour faire rire, il faut comme dans une caricature, forcer le trait dont on veut se moquer.
Exemple :
Alceste. — Et c'est pour mes péchés que je vous aime ainsi.
Molière, Le Misanthrope, Acte II, scène 1, 1666.
On sourit d'un « amour si grondeur », d'un séducteur si maladroit.

V- Le comique de mœurs :
La comédie place les personnages dans leur milieu et