Les lettres persanes, écrites par Charles de Montesquieu, ont été publiées en 1721 anonymement. L’éditeur présente son livre comme un recueil de lettres fictives de Persans que Montesquieu aurait accueilli chez lui. Cela permet d’éviter la censure. Montesquieu va comparer deux mondes : l’Occident et l’Orient. Ces lettres sont aussi un moyen pour lui de faire passer des idées critiques sur la société, deux voyageurs écrivent à des amis sur ce qu’ils voient et observent. C’est un roman épistolaire, genre très à la mode à l’époque. L’Orient est également à la mode. Ainsi Montesquieu est sûr d’être lu et de faire passer ses idées. A propos de Montesquieu, un critique nous dit qu’il était capable « de peindre les ridicules et de saisir les grandes idées ». Analysons et commentons donc l’évocation de ce critique qui soulève plusieurs questions. Tout d’abord, Montesquieu était-il réellement capable de peindre les ridicules ? Était-il apte à saisir les grandes idées ? Par quelle méthode peint-il les ridicules ? Quelles sont ces grandes idées ? Pour finir avec une question de mise à distance, aurait-il saisit d’autres grandes idées ? Trouvons donc des réponses à ces questions en nous référant à l’œuvre.
Prenons un exemple pour illustrer le fait qu’il était bel et bien capable de peindre les ridicules : la satire du paraître et les critiques sur la mode. Lettre XCIX : « Une femme qui quitte Paris, pour aller passer six mois à la campagne, en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. » Montesquieu cherche à porter un regard critique sur les travers de la société de son temps, comme ici la mode dont il souligne les caprices : la façon qu’ont les Français de s’habiller qui évolue rapidement. L’auteur fait une double critique sur la mode : son caractère éphémère et surtout le fait qu’ils ne le décident pas par eux-mêmes, comme nous pouvons le voir ici : « Il en est, de manières et des façons de vivre, comme des modes : les français changent de mœurs,