Libertés fondamentales et transsexualisme
Le syndrome du transsexualisme correspond au sentiment irrésistible d’appartenir à l’autre sexe. Sur le plan juridique, le transsexualisme pose deux questions : Le changement de sexe et les conséquences de ce changement. I. Le changement de sexe.
A. La licéité de la conversion sexuelle.
En principe les opérations de conversion sexuelles pouvaient être constitutives de mutilations pénalement répréhensibles lorsqu’elles ne sont pas justifiées par des motifs thérapeutiques. La Licéité de la conversion sexuelle repose donc sur l’existence d’un motif thérapeutique : le syndrome de transsexualisme. B. L’action en réclamation du sexe.
Cette conversion sexuelle implique une modification de l’état civil (l’action en réclamation de sexe) que la Cour de cassation a longtemps refusé au nom du principe d’indisponibilité de l’état des personnes.
C’est une modification d'un point de vue juridique. Pendant longtemps, la Cass à refuser qu'on puisse obtenir modification à l'état civil de la mention du sexe. 2 raisons : * Une modification du sexe n'opère jamais véritablement en fait * Indisponibilité de l'état des personnes
Début 90' → Sanction de la France par la CEDH pour manquement au respect de l'article 8. En 1992, revirement de jurisprudence : AP, 11 décembre 1992 → La Cour admet le changement de la mention du sexe sous certaines conditions. La modification s'obtient devant un juge.
Cette position jurisprudentielle Française a été condamnée le 25 mars 1992 par la CEDH, B c/France pour violation de l’article 8 de la Convention européenne (droit à la vie privée). Par deux arrêts du 11 décembre 1992, l’Assemblé plénière de la Cour de cassation a opéré un revirement de jurisprudence. Dorénavant « lorsque, à la suite d'un traitement médico-chirurgical subi dans un but thérapeutique, une personne présentant le syndrome du transsexualisme ne possède plus tous les caractères de son sexe d’origine et a pris une apparence physique