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Le “plafond de verre”. Une expression poétique, non ? Pourtant, elle désigne une réalité on ne peut plus terre-à-terre : les femmes ont peutêtre réussi à conquérir le monde du travail, mais une barrière invisible les empêche d’accéder aux postes les plus élevés dans les hiérarchies professionnelles. Enquête sur une barrière aussi implacable qu’invisible. par Amanda Chapon
“Le plafond de… vair ? Le plafond vert ?” Non, le plafond de verre, le “glass ceiling”. Cette formule, créée par des sociologues américains à la fin des années 1970, est une métaphore très efficace pour évoquer un phénomène malheureusement courant : la ségrégation verticale que subissent certains groupes ou minorités. Ainsi, à études et compétences égales, les femmes ne font pas les mêmes carrières que les hommes, elles n’accèdent pas aux positions d’autorité. Comme si un mur invisible les empêchait de grimper les derniers échelons. Ce qui est pour le moins frustrant et qui, chez certaines femmes, entraîne “un grand découragement, voire même de l’amertume”, témoigne Selma, cadre dans l’administration. Le problème touchant tous les pays, les développés comme ceux en voie de développement, de très nombreuses études et rapports sur les inégalités de carrière entre hommes et femmes ont été publiés, à l’initiative de pouvoirs publics, de chercheurs, ou même d’entreprises. On en a tellement débattu que certains sociologues préfèrent désormais parler d’un “ciel de plomb” qui pèse sur les carrières féminines : les obstacles, pour en être davantage connus, n’en restent pas moins lourds. Afin de se donner une idée, mondialement, le pourcentage de femmes ayant une position “d’encadrement” est de seulement 22%. Et, même si l’accès des femmes aux postes de cadre se généralise progressivement, elles ont souvent moins de responsabilités, gèrent des équipes
plus restreintes et sont cantonnées dans certaines branches. Par exemple, les ressources humaines ou la communication, dont on