Mythes traditionnels
Prolégomènes : les Mythes
Si les Mythes sont en effet historiquement faux, il sont psychologiquement réels (Paul Diel ) Ainsi, les Mythes ne sont pas réalité historique mais réalité psychologique ! Pourtant le terme « C'est un mythe... » évoquerait plutôt un dérapage dans le rêve: la paix universelle, la société sans classes, etc. voire des séjours « dans les palaces mythiques ». Le terme fleure tout à la fois la méfiance et la satisfaction d'avoir su déjouer un leurre, tandis qu'il se trouvera toujours des gens assez naïfs pour s'y laisser piéger ! Ainsi se manifeste l'assurance de l'Homo sapiens sapiens, celui qui est donc censément capable de distinguer le vrai du faux, le réel de l'onirique, le sérieux du délire ou de la simple plaisanterie.(Lucien Jerphagnon, Les dieux ne sont jamais loin, Desclée de Brouwer 2002)
Le mythe est donc bien un discursus qui n'est pas toujours « littérarisé » (expression d'André Siganos, Le Minotaure et Ses mythes, Éditions PUF, 1993) et peut-être comme chez les alchimistes un mutus liber (un « livre muet») pouvant utiliser bien des « voix» silencieuses. (DURAND G., Les Structures anthropologiques de l'Imaginaire, introduction à l'archétypologie générale, (1960), Éditions Dunod, Paris, 1983) .
Le dictionnaire nous dit qu'à l'origine, un muthos, c'était une parole, un récit, avant d'en venir à désigner une légende, une fable plus ou moins crédible - ce que désignait aussi le mot logos qui prendra avec le temps la connotation rationnelle, philosophique, religieuse qu'on sait... Le muthos, dans le monde antique, en était venu peu à peu à suggérer un ordre de réalités dont on ne pouvait faire le tour parce qu'il était confus, entre réel et imaginaire, mais tout cela était porteur d'un sens qu'on avait intérêt à décrypter. Le plus sûr était donc de rester dans le flou, de parler en termes figurés, laissant pressentir quelque chose comme une «morale de l'histoire» dont les initiés