Nature et droit
• 2. La disjonction de la force et du... o a. Le droit du plus fort o b. Une élaboration naturelle du droit o c. Le calcul de la raison
Introduction
Le droit apparaît avec la nécessité de régler les rapports entre les hommes. Il crée des obligations et, partant, institue un ordre au sein de la cité. Mais qu'en est-il de cet ordre ? Peut-on envisager qu'il soit le reflet des rapports de forces s'établissant spontanément entre les hommes et qu'en ce sens il soit fondé sur la nature ? Cela semble improbable dans la mesure où tout droit fondé sur la force constitue en soi une contradiction.
Cependant, si les principes du droit se posent à distance d'une nature brute, l'institution même du droit renvoie à un mouvement instinctif de protection fondamentalement naturel.
1. La violence de la nature
a. Difficile société
La sociabilité est pour l'homme naturelle, spontanée, dans la mesure où c'est un être de désir. L'homme cherche à attirer le regard de l'Autre, il a besoin d'une reconnaissance qui confère du sens à son existence. Aussi est-il porté vers ses congénères.
Dans le même temps, il se révèle incapable de s'imposer à lui-même les exigences entraînées par la vie collective de telle sorte que le mouvement premier vers l'Autre dégénère rapidement en conflit.
C'est la raison pour laquelle Kant parlera d'« insociable sociabilité » de l'homme.
b. Désir et aliénation
L'homme est prêt à sacrifier sa vie pour obtenir de son congénère une reconnaissance. Ce qu'il désire, c'est le désir de l'Autre, un désir susceptible de lui conférer une singularité sans précédent dans la mesure où il le fait apparaître comme personnalité unique. Le fait d'être désiré sort l'homme de l'anonymat. Mais parce que ce désir est essentiel il peut conduire à l’accomplissement de soi et de reconnaissance de lui-même et par autrui.
C ; l’état de nature
L’état de nature