Pour ou contre le port de l'uniforme scolaire en france
Un uniforme rappellerait que l’école refuse les distinctions religieuses et sociales. Le retour du port de l’uniforme scolaire, dans des établissements volontaires pour cette expérience, est l’une des propositions figurant dans un rapport que j’ai remis au Premier ministre. Il s’agit d’une réflexion portant sur le problème de l’école conçue comme un sanctuaire républicain. Le port de la blouse dans les établissements scolaires français s’est longtemps imposé dans une unanimité presque totale, parce qu’il symbolisait l’égalité de tous les petits Français, sans distinction religieuse et sociale. L’évolution des mœurs a fini par avoir raison de cette uniformisation extérieure. Or, que constatons-nous aujourd’hui ? D’une part, le problème difficile des signes religieux ostentatoires et revendicatifs, comme le fameux foulard islamique par exemple, qui donne lieu à des réactions contradictoires et à un flou général dont il faudra bien sortir. Par ailleurs, nous assistons depuis des années à l’entrée en force dans les établissements scolaires des marques commerciales, des griffes de chaussures et de vêtements à la mode, ce qui soulève des difficultés évidentes. Ces marques sont chères et constituent des signes extérieurs d’inégalité sociale, des frustrations et de la jalousie pour les élèves qui ne peuvent pas les acquérir. Le système pousse les jeunes à faire pression sur les parents pour se voir offrir les vêtements à la mode, ce qui suscite souvent des tensions familiales et un sentiment d’injustice chez les enfants des familles modestes. Sans parler de l’incitation au racket, un véritable fléau dans certains établissements. Je n’ai rien contre les marques commerciales, bien sûr, mais est-il normal qu’elles s’imposent aussi fortement dans les écoles et les collèges et qu’elles transforment les élèves en chalands ou en vecteurs publicitaires ? Le port d’un uniforme scolaire effacerait ces signes distinctifs, ferait baisser les tensions et