Poésie art pour art
Le Parnasse est un mouvement poétique apparu en France dans la seconde moitié du XIXe siècle qui avait pour but de valoriser l’art poétique par la retenue, l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social et politique de l'artiste. Le Parnasse apparaît en réaction aux excès lyriques et sentimentaux du romantisme imités de la poésie de Lamartine et de Musset (voire aussi les romanciers et dramaturges tels que Nerval et Hugo), qui mettent en avant les épanchements sentimentaux aux dépens de la perfection formelle du poème[1]
Pour les Parnassiens l'art n'a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. C'est la théorie de « l'art pour l'art » de Théophile Gautier. Ce mouvement réhabilite aussi le travail acharné et minutieux de l'artiste et il utilise souvent la métaphore de la sculpture pour indiquer la résistance de la « matière poétique ».
Le nom apparaît en 1866 quand l'éditeur Alphonse Lemerre publie le recueil poétique le Parnasse contemporain.
Histoire du mouvement
Le mouvement parnassien a vu ses débuts en 1866, lors de la parution de 18 brochures, le Parnasse contemporain, œuvre d’une quarantaine de poètes de l’époque, par l’éditeur Alphonse Lemerre. Leur réunion forma une anthologie poétique du même nom, qui, au cours de la décennie qui suivit, fut suivie par deux autres recueils, du même nom aussi, parus en 1871 et en 1876. Beaucoup de poètes de l'époque ont été publiés dans ces recueils ; d’autres ont accompagné le mouvement durant un certain temps, même si par la suite ceux-ci s’en sont détachés. Parmi eux, on peut noter Rimbaud, Verlaine, Mallarmé ou encore Baudelaire. La dernière édition de 1876 marqua la fin du mouvement à proprement parler ; toutefois l’esprit parnassien persista dans la mesure où certains poètes ont continué à suivre les préceptes du mouvement. Bien que le Parnasse ait vu ses débuts en 1866, certains auteurs, dans les trente ans qui précédèrent, adoptèrent des traits et des caractéristiques