Roms au moyen age
Ils n’ont pas été considérés comme un peuple mais comme des criminels ou des anormaux. Dans cette logique, les « Tsiganes » ont donc été étudiés par des policiers, des juristes et des psychiatres. Par exemple, la police centrale de Berne avait demandé à un professeur d’histoire de livrer une expertise. La recherche n’a pas de but académique mais est utilisée pour savoir comment la police doit les traiter. Par ailleurs, des policiers écrivent des livres pour montrer comment on peut mieux persécuter ce groupe. L’ancêtre d’Interpol, la Commission internationale de police criminelle (CIPC), s’est spécialisée sur cette problématique. Quand les nazis ont fait élire le SS Reinhard Heydrich – avec l’aide des délégués suisses – à la tête de la CIPC, ils ont eu accès à tous les dossiers internationaux de police. Les plus grands criminels ont eu accès à tous les registres de données personnelles.
Une culture rom ?
Le nomadisme n’est en rien une caractéristique tsigane. Selon Henriette Asséo, « 80 % des Tsiganes n’ont jamais bougé depuis le XVIe siècle ». Pour cette historienne, l’idée d’un « nomadisme tsigane sans frontière » relève d’une pure instrumentalisalisation politique. En fait, le rêve d’un métier fixe et d’une maison individuelle est largement généralisé chez les Roms migrants, réfugiés économiques ou de guerre. Les camps de fortune qu’ils établissent aux abords de nos villes constituent, non pas des camps de nomades, mais « une transplantation du mahalla rom », quartier périphérique rom de Roumanie ou d’ailleurs.
Les Roms ont en outre un sens sublimé de la famille, en particulier l’amour et la protection des enfants. Leurs traditions culturelles, proches de celles de tous les Tsiganes, restent dominées par les valeurs d’honneur masculin et de pudeur féminine (les femmes doivent rester vierges avant le mariage). Il existe chez les Roms une frontière identitaire marquée entre un « nous » communautaire – considéré comme pur – et le monde des