Ronsard - sonnet pour hélène
À qui s’adresse le poème (étude de l’énonciation)
Le poète est présent sous la forme du « je » mais également sous son nom « Ronsard » et du mot « nom » suggérant ici la renommée (« louange immortelle » suggérant la portée de l’art du poète)
La destinataire, Hélène (cf. paratexte), est interpellée dès le premier vers par « vous », elle est pré-sente dans la discours direct (vers 4) et l’ensemble des verbes à la deuxième personne.
L’omniprésence des deux pronoms, l’opposition parfois au sein même d’un vers (cf. vers 12) ou sein d’une strophe montre bien le dispositif énonciatif mis en place par Ronsard, recréant une discussion.
Concernant les temps verbaux, on note l’emploi du futur dans les trois premières strophes suivi de l’impératif dans le dernier tercet et un retour au présent de l’écriture : le poète fait entrevoir à Hélène son avenir (un imparfait dans le discours du vers 4 traduit le regret) pour l’inciter à modifier sa conduite présente.
Enfin, on note l’emploi de marqueurs temporels pour renforcer le dispositif : « Quand », « du temps que », « Lors », « demain », « dès aujourd’hui ».
Le sonnet au service de l’argumentation (exploitation du texte d’Horace)
Il est composé de quatre phrases, une par strophe : seule troisième pat un phénomène d’enjambement déborde sur le tercet suivant. Chacune est construite de manière à opposer deux situations. La pre-mière phrase oppose situation future envisagée et regret du passé, la seconde fait de même, la troi-sième oppose dans le futur envisagé la situation de Ronsard et d’Hélène (on note l’emploi de l’asyndète qui souligne cruellement la situation peu enviable de la jeune femme) : une vie de regrets et une mort sereine. Enfin, les deux derniers vers à l’impératif tire un bilan du tableau brossé : un appel à profiter de la vie en raison de sa brièveté, notable par un retour au présent
C’est donc un poème à chute où Ronsard développe une argumentation inductive.