Verlaine
Il innove dans " l'Art poétique" surtout par la musique des vers qui crée la suggestion. Il se libère de la déclamation traditionnelle que l'on retrouve en poésie et dans la tragédie classique. L'impair : le vers impair est son instrument favoris à 3,5,7 syllabes et aussi 9,11,13 syllabes. C'est une rupture nette avec la prosodie classique et le règne de la déclamation en alexandrin qui donne à la phrase une structure bipartie.
L'impair casse la régularité, l'automatisme et s'ouvre à la cadence personnelle du lecteur. Exemple : "clair de lune", "mandoline" Le rythme : les vers sont animés par une respiration, ils suivent un battement de mesure. Verlaine divise l'alexandrin en trimètre. Exemple: "mon dieu m'a dit…", "ariettes oubliées" "Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend." Les sonorités : il pratique l'assonance comme musicalité discrète au contraire de la rime riche plus présente et imposante. Il se libère de la règle d'alternance des rimes masculines et féminines. Certes, il conserve la rime mais l'assouplit, la choisit minutieusement dans un contexte d'évocation et de suggestion. Il utilise également des rimes intérieures.
Exemple : "Ecoutez la chanson bien douce …" La forme : Verlaine installe une forme poétique linéaire, synthétique, proche de la prose et dont la déclamation est libre avec des images esquissées.
Exemple : "Charleroi", "Soleils couchants" La syntaxe : le rythme de la phrase ne suit plus la rhétorique. Le vers absorbe des tournures du langage parlé. Il révèle un chant intérieur, un monologue intime.
Exemple :"Je ne sais pourquoi…"
La maîtrise de la forme : Verlaine a le sens de la perfection formelle. Il nous en donne un