L'usager du service public
"Les entreprises nationalisées ont eut pour vocation de suppléer aux insuffisances du marché, d'être le fer de lance d'une politique économique démocratique, d'assurer des missions de service public, de favoriser l'égalité des citoyens, de jouer un rôle d'aiguillon social. Or aucun de ces objectifs ne constitue plus la priorité des gouvernants, une partie de l'opinion s'est mise à douter qu'ils restaient accessibles, et la vente des entreprises nationales a semblé constituer un gisement financier facilement exploitable. Pourtant, privatiser, c'est oublier ce que soixante ans au moins d'histoire économique ont enseigné."
L’idée de service public repose sur le fait que certaines activités sociales doivent échapper, en fonction de la nature des objectifs et intérêts qu’elles mettent en jeu, à l’application de la logique marchande et à la recherche du profit, pour être gérées selon des critères spécifiques permettant un accès de tous à certains biens et services et concourant ainsi à l’équilibre et à la cohésion économiques, sociales et culturelles de la société. Les services publics permettent donc de prendre en compte des phénomènes que le marché ignore : gestion du long terme, investissements lourds, pas forcément immédiatement rentables, préservation d’un bien rare ou précieux, gestion de l’espace.
Il y a service public si une collectivité (locale, régionale, nationale, européenne) estime qu’à un moment donné et dans son ère de responsabilité, un bien ou un service essentiel pour tous (existant ou nouveau) ne peut être réalisé de façon qu’elle juge satisfaisante uniquement par le marché. Ce caractère essentiel peut résulter soit d’un intérêt stratégique commun, soit d’une nécessité de solidarité sans assistance ou d’équité. Sa mise en œuvre s’accompagne d’un processus de régulation. La définition du service public est donc évolutive dans le temps. Elle implique l’existence de procédures