L'Egalité
« Tous les hommes sont égaux, mais certains sont plus égaux que les autres ». (Coluche)
Le terme d’égalité apparaît en second dans la devise de la République française « Liberté, Egalité, Fraternité ». Cette formule généreuse, qui est aussi celle de la franc-maçonnerie, orne tous les frontons des édifices publics : mairies, palais de justice, Parlement et palais de l'Elysée. On la trouve même inscrite sur certains porches d'églises.
Le mot égalité vient du latin « aequalitas », issu du mot « aequus » qui signifie uni, juste. Mais, la recherche de l'égalité est-elle toujours juste?
Le problème consiste donc à déterminer dans quelle mesure l'égalité peut être considérée comme juste, c'est à dire légitime.
Dans un premier temps, nous analyserons en quoi la recherche de l'égalité semble être le principe même de la justice. Nous nous demanderons par la suite s'il n'y a pas des inégalités qui peuvent être qualifiées de justes, en analysant le fondement de la notion de justice. Enfin, nous essaierons de déterminer dans quelles conditions la recherche de l'égalité est juste, en évoquant la notion d'équité.
La formulation la plus connue du principe d'égalité est celle de la Déclaration des droit de l'homme et du citoyen de 1789 : « les hommes naissent libres et égaux en droit, les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » (art.1). Cela signifie que tous les êtres humains ont les mêmes droits, et que la loi est la même pour tous. Elle ne s’applique pas différemment selon que l’on est beau ou laid, riche ou pauvre, jeune ou vieux, homme ou femme, instruit ou ignorant, par exemple.
Le principe d’égalité témoigne donc de la volonté des hommes de vivre dans un monde juste, où l'égalité règne. On assimile ainsi spontanément l'égalité à la justice. On peut cependant se demander sur quoi se fonde ce lien entre les notions de justice et d'égalité.
La justice désigne avant tout une valeur, un idéal