La petite fille de Monsieur Linh

par

Le style de l’écrivain au service du mirage d’un vieil homme

Philippe Claudel donne d’amples preuves de ses talents d’écrivain dans ce très court roman. Il raconte son histoire avec une grande simplicité dans une langue où il n’y a pas un mot de trop. Ce faisant, il réussit son défi de cacher une des grandes vérités de son récit au lecteur jusqu’à la fin.

Comme s’il écrivait une nouvelle, Claudel s’assure d’une chute imprévue qui change le regard du lecteur sur le livre. Il s’agit évidemment de la nature de Sang diû. Pourtant, à bien relire l’œuvre, on réalise que Claudel ne triche jamais ; tous les indices sont là pour qu’on réalise d’avance la vérité sur la petite fille de M. Linh, depuis le choix du mot « casser » quand les femmes disent à M. Linh qu’il ne sait pas s’occuper d’un bébé, en passant par la sagesse et le silence incroyables de cette enfant qui ne pleure jamais, l’hésitation qu’on montre à le laisser l’emmener avec lui, les enfants qui jouent avec elle, la vieille folle qui veut la lui enlever à l’hospice. Et à chaque fois que M. Linh la nourrit, il est mentionné qu’un peu de nourriture coule de sa bouche. Mais

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