Les Amours jaunes

par

Gens de mer

Dans un mouvement assez logique, Corbière passe de la célébration de la Bretagne à la célébration de la mer et plus particulièrement des marins. Au-delà de quelques poèmes descriptifs (« Aurora », « Le Phare », « Au vieux Roscoff »), cette catégorie est une suite de portraits de marins plus ou moins fameux. Corbière peint les marins avec une tendresse notable que manifeste son honnêteté : il n’est pas dans le fantasme du marin, ses portraits se nourrissent autant d’aspects négatifs que d’aspects positifs, de lâcheté que de courage. On sent que Corbière prend plaisir à décrire sans les aseptiser ces figures du peuple avec le langage du peuple (il aime à souligner les surnoms de chacun, que ce soit le bossu Bitor, Bambine ou Cap’taine Ledoux).

            Ces deux dernières catégories, et dans une moindre mesure la seconde moitié de « Raccrocs », tranchent nettement avec ce qui a précédé : on n’est plus du tout dans le jeu poétique, les variations autour de thématiques connus, on est dans une forme presque inédite de documentaire poétique. 

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