Mondo et autres histoires

par

Peuple du ciel

Petite Croix est assise au bord de la falaise, au bout du village, le buste droit, les jambes tendues, là où la montagne cesse d’un coup, où seul le ciel existe. Le pays est aride, tout de sable et poussière, et seules les mesas rectangulaires sont signes de vie humaine, avec la route qui traverse la plaine de part en part, piste où les camions et les voitures passent en chuintant. La pluie ne tombe pas, la terre ne donne pas. Le soleil est très fort, et Petite Croix sent sa force sur son visage et sur son corps. La tête abritée par un pan de couverture, elle demeure là, assise à angle droit. Ses doigts suivent les rides de la terre, sentent le talc de la poussière glisser sur sa paume. Elle aime cet endroit, où elle a posé pour la première fois sa question au vieux Bahti : « Qu’est-ce-que le bleu ? »

Derrière elle, le village est vide, le vent qui souffle ne lui parle pas. Le silence est immense et Petite Croix tend l’oreille, pour entendre la lumière. C’est un bruit très doux, un bruissement sur le sol, qui l’environne doucement. Alors, Petite Croix tourne ses paumes vers le soleil et la chaleur la caresse

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