Elstir

âge-là soit déjà si galante. » (3). Ces transpositions comiques intéressent beaucoup Proust, autant peut-être dans leur genre que les transpositions plus nobles qu'il analyse dans ces belles pages sur la troisième manière du peintre qui s'appelle Elstir. Soit en transposant le trivial en solennel, soit en employant le procédé inverse, Proust est toujours sûr de nous faire rire. On se rappelera cette merveilleuse description du foyer du Grand Hôtel de Balbec où « un peuple florissant » de jeunes chasseurs

 essayant  de  retirer  l’assiette  du  Patron,  qui  défendit  son  gruyère   de  toutes  ses  forces.   -­‐   Vous   comprenez   que   je   ne   regrette   pas   Elstir,   me   dit   Mme   Verdurin,   celui-­‐ci   est   autrement   doué.   Elstir,   c’est   le   travail,  l’homme  qui  ne  sait  pas  lâcher  sa  peinture  quand  il  en  a  envie.  C’est  le  bon  élève,  la  bête  à  concours.

perception et de perspective propre à l’œuvre de Ruskin. Le péché d’idolâtrie ne doit correspondre qu’à une illusion du premier âge, de l’immaturité. Car, alors que l’artiste transfigure véritablement la réalité en inventant une vision originale (Elstir), un style nouveau (Bergotte), un son inouï (Vinteuil). [6] PROUST, MARCEL :  op.cit., p. 202 [7] MAUROIS, ANDRÉ : op. cit., [8] La Zéphora de Botticelli (1445-1510), fresque de la Chapelle Sixtine (dont Proust connaît une reproduction grâce aux

événements de l’époque (page 23) - l’affaire Dreyfus (page 25) - la guerre de 1914-1918 (page 30) - l’après-guerre (page 33) Le déploiement d’une vaste culture (page 34) : la peinture (page 36) - Elstir (page 37) - la musique (page 39) - Vinteuil (page 39) - le théâtre (page 40) - la littérature (page 41) - Bergotte (page 43) L’exposé sur l’homosexualité (page 45) : - Sodome (page 46) : la découverte des « hommes-femmes » (page 46) - l’analogie

« les crises de suffocation », il connut dans le train une certaine euphorie. Sa grand-mère lui donna à lire « un volume de Mme de Sévigné » qu’il considérait « une grande artiste de la même famille qu’un peintre que j’allais rencontrer à Balbec », Elstir : ils avaient tous deux « la même façon de présenter les choses dans l’ordre de nos perceptions, au lieu de les expliquer par leur cause ». Lorsqu’ils furent arrivés à Balbec, il laissa sa grand-mère chez une amie et reprit le train seul pour aller

amoureuse. S ne disparaît donc pas, Charlus reprend sur un ton différent son rôle dans le roman, et sa fonction se trouve assurée au-delà de sa mort. Peut-on sortir du plan de l’existence pour accéder à celui de la création? Qui a raison, de Vinteuil-Elstir ou de Swann-Charlus? Entre eux erre le héros, attiré par les uns et par les autres, sommé de faire son choix et incapable de s’y résoudre soi-même, jusqu’au jour où les réminiscences enfin comprises opèrent en lui le salut et le contraignent au choix

sur les liens interpersonnels, et qui souvent nous illusionnent. D. Le fil de l’art: Le roman de Proust dialogue avec d’autres arts. Directement d’abord. Plusieurs arts y sont représentés à travers des figures d’artistes : la peinture avec Elstir (qui a des traits de Claude Monet), la musique avec Vinteuil et la fameuse « petite phrase » (empruntée à divers musiciens : Gabriel Fauré, César Franck, Saint-Saëns, Wagner), la littérature avec Bergotte (qui ressemble un peu à A. France), le théâtre

Ce parallèlisme souligne la déception naissant de la confrontation du rêve à la réalité brute. Seul l'art est capable de réanchanter les paysages et de les rendre à la hauteur des espérances du narrateur (par exemple, les peintures de Balbec par Elstir dans À l'ombre des jeunes filles en fleur). C'est à partir "Nom de pays : le nom" que la Recherche devient plus une esthétique qu'un roman pur. Avant Marcel 1879 :Mariage des parents du narrateur. Swann fait la connaissance d'Odette. 30 janvier :

artistique : Vinteuil, comme l'auteur — inconnu et absent — d'une œuvre musicale qui s'épanouira dans le Septuor que le narrateur entendra bien plus tard (dans La Prisonnière) et « Monsieur Biche », le peintre favori des Verdurin, qui deviendra le grand Elstir. Quant au narrateur, instruit de ces expériences et de ses propres mésaventures, il prendra finalement la décision d'écrire son œuvre, celle que nous avons entre les mains sous le nom de l'auteur, Marcel Proust18[18]. Pierre Campion Adresser remarques

spéculative et son rôle dans la construction du signe esthétique .....................................150 Le Célibat artistique et l’idolâtrie .....................................................................................................152 Elstir et l’esthétique impressionniste .................................................................................................155 L’émergence de l’unité nouvelle et l’essence des choses..........................................................