Hybris

son sommeil et est devenu la proie du mal uniquement par séduction; « il n’est donc pas corrompu foncièrement (…) mais capable encore d’amélioration par opposition à un esprit séducteur » (Rlg, 44, 114)32. L’autre est déjoué par les sorcières, son hybris et aussi, voire surtout, sa femme. Certes, il n’y a pas de fin heureuse pour Macbeth. Mais qu’il résiste à l’acte et le regrette ne nous indique-t-il que le bien, s’il étouffe sous l’équivoque, vit toujours? Et qu’une autre fin aurait été possible

égard. Son amour se traduit justement par l'amertume de ses plaintes ; il ne peut cesser d'aimer celle qu'il ne croit plus digne de son estime ; dans de telles conditions, la vie lui «ferait horreur». Aussi ne survit-il pas à ce coup terrible. L'«hybris» qui le dirige et fait de lui un véritable personnage de tragédie précipite son destin. Mais, malgré ses faiblesses, il reste un personnage positif, digne de la vertu de son épouse et supérieur, moralement au moins, à son rival. Mme de Clèves : Son

personnage est ce qui le conduit à la mort. C’est la dyscolia, et même la misanthropie qui est chez lui monothropie, qui est condamnée, puisque la démesure du personnage le mène à aller lui-même tenter de rattraper le seau et la houe qui sont tombés. Hybris tragique, mort tragique ; mais malgré tout, et c’est propre aux misanthropes, il ne change pas de caractère. C’est alors que s’ensuit une seconde mort, très intéressante en ce qu’elle révèle. Cette mort, c’est Cnémon qui reste seul chez lui loin de

autres écrivent cfr « il faut être Auteur et Comédien » → elle écrit son propre roman ⇨ Mme de Merteuil se met à la place de ses parents : elle a construite sa propre éducation !! Dans son discours, on décèle un certain orgueil, ou HYBRIS ( = l’orgueil qui fait qu’on veut se placer à la hauteur des Dieux) qui est aussi cause de sa chute. Elle croyait qu’elle avait sacrifié la vanité que cherche un bon comédien mais elle est quand même une victime de celle-ci : elle cherche l’admiration

égard. Son amour se traduit justement par l'amertume de ses plaintes ; il ne peut cesser d'aimer celle qu'il ne croit plus digne de son estime ; dans de telles conditions, la vie lui «ferait horreur». Aussi ne survit-il pas à ce coup terrible. L'«hybris» qui le dirige et fait de lui un véritable personnage de tragédie précipite son destin. Mais, malgré ses faiblesses, il reste un personnage positif, digne de la vertu de son épouse et supérieur, moralement au moins, à son rival. Mme de Clèves :

Jankélévitch. - Question de la faute tragique : qui peut avoir différentes formes (dans la tragédie grecque il y en a trois : Hamartia > la méprise involontaire, l’erreur ; Até > l’aveuglement, l’égarement de l’esprit, ex : Ajax de Sophocle ; Hybris > démesure) La faute est un amour coupable, pour Racine. La faute est tragique lorsque l’on est pas totalement responsable de sa faute « elle n’est tout à fait coupable, ni tout à fait innocente » dans la préface de Phèdre, de Racine. - Tragique

Notons qu’en cette époque où les séries deviennent de plus en plus créatives, au moins depuis Lynch avec Twin peacks (1990), et que leur puissance d’expressivité réside pour grande partie dans la durée, le cinéma conserve la primeur de cette forme d’ «hybris» de la condensation. Si la condensation est bien évidemment fortement à l’œuvre dans ce mode d’expression filmique, elle ne l’est – me semble-t-il – jamais dans la même mesure et la puissance qualitative que dans les grandes œuvres cinématographiques

une femme splendide. Popol Plongeur. Diver est ruiné et doit partir dans un endroit assez reculé, il n’est plus qu’une ombre fantomatique. C’est l’histoire de la grandeur et de la décadence, rise and fall, d’un homme qui finit victime de sa propre hybris, même s’il n’était pas sans valeur du tout. Les lecteurs européens y ont vu une critique de ce que les Américains appellent le rêve américain. On appelle ce rêve fortune, argent, bonheur, et ça finit en insatisfaction et en décadence ; un objet infini

´ ´ et les origines sociales du personnage. Mais la conjonction de ces deux faits n’explique pas tout. Le personnage transcende les circonstances pour atteindre a l’universel. L’ambi` tion de Duroy, en effet, semble marquee par cette demesure ´ ´ (hybris) des heros tragiques, cette folle envie d’en finir avec ´ la finitude humaine, cette « insouciance naturelle qui lui faisait negliger les choses desagreables de la vie » (p. 215, ´ ´ ´ Bel-Ami 16 l. 188). Duroy veut constamment repousser

stérile les entraîne à enfeindre un interdit. Ce motif est rationnalisé chez Perrault car en dépit des menues dévotions de la reine, sa grossesse tardive semble naturelle. Et pourtant, ils commettent une faute lourde de conséquences, ils pèchent par hybris. Ils veulent leur fille parfaite en tout. Surprotecteurs, ils l'amènent la perte de leur fille. Ils oublient la plus vieille et la plus puissante des fées. Puis ils pensent pouvoir aller contre la destinée en interdisant le filage. Dans la deuxième