L Injustice Nietzsche

fêtes des prophètes décrites par Crazzolara l'illustrent avec les possédés qui mordent à pleines dents la chair encore sanglante (en opposition à l’un des tabous les plus forts de la société nuer). Vernant cite Rohde, le grand helléniste, ami de Nietzsche, pour qui le dyonysisme est caractérisé par une « complète altérité selon laquelle, au lieu de vous intégrer au monde à votre juste place, l'expérience religieuse dionysiaque, vise à vous projeter hors de lui, dans l'extase, à vous unir au dieu dans

sacrifice ne sont que des moments particuliers. Ainsi, le véritable fait social total, le véritable universel socio-anthropologique n’est pas la dette ou le sacrifice mais plutôt le don (l’obligation de donner, recevoir et 42 Comme l’a montré Nietzsche, le sentiment de dette est à la racine du sentiment moral et religieux où se nouent devoir, culpabilité et mauvaise conscience. Le sentiment de dette est, pour ainsi dire, à la base du devoir. Toutefois, un tel argument doit être nuancé la dette

Sainte Famille et la Question Juive), de la critique dérisoire de Stirner (L'unique et sa propriété), de la critique du point de vue de la « passion » chez Sade, ou enfin de la critique de la liberté, entendue comme la victoire du ressentiment chez Nietzsche. Mais, peu importe, en vérité : les droits de l'homme se portent bien et rendent de précieux services. III. La philosophie de la dignité 9 - Le concept de dignité se situe sur un tout autre plan. Il ne désigne pas plus - ni moins l'essence de

souffrance des victimes, décuplés par la médiatisation et la puissance de l’image. Cette réaction humaine face à des actes parfois atroces interpelle les hommes politiques dont la réponse consiste à faire une loi pour éviter que cela se reproduise. F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, trad. M. Betz, p. 184, cité dans A. Rey (dir.), Dictionnaire culturel en langue française, Tome II, Paris, Le Robert, 2005 63 S. Roché, dans Le Monde, 17 janvier 2004 64 En 1977, le garde des Sceaux, Alain Peyrefitte