Tristes Tropiques

« l'esprit vit de différences » (Tel quel II, 1943, p. 148). La question des rapports aux autres, qui sont différents de nous, a préoccupé la plupart des penseurs français, quelle que soit leur discipline, depuis très longtemps. Ainsi, dans « Tristes tropiques » (2001), Claude Lévi-Strauss critique l’ethnocentrisme. Ce terme désigne la tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on appartient. L'ethnocentrisme à un comportement social

philosophie, la rhétorique et l’utopie, cette “nécessaire utopie” sans laquelle l’espoir de l’humanité s’étiole aussi surement que la nuit venant, le soleil se couche doucement à l’horizon, c’est la vie des hommes qui incarne la vérité. Et nos “tristes tropiques” doivent autant à la douloureuse évolution des civilisations et aux turpitudes des hommes qu’à un génie créateur qui n’en finit pas de réparer ce que lui-même a détruit ou défait. C’est ainsi que se construit le monde habité par les hommes, où

dans les lettres persanes et Voltaire dans l’ingénu s’inspireront également de Jean de Léry. Tout aussi Inspiré par Léry, le grand ethnologue Lévy-Strauss partit au XXe siècle explorer les civilisations du Brésil, ce qu’il relatera dans Tristes Tropiques. Il qualifiera l’œuvre de Léry de « Bréviaire de l’ethnologue » et considérera son auteur comme le « Premier des ethnologues ».

dominé par l’alcoolisme et la prostitution, il abandonne ses études de droit. Pour le soustraire aux mauvaises influences, sa mère et son beau-père décident de l’emmener en Inde, mais il fait demi-tour à l’île Bourbon. Son court séjour sous les tropiques aura toutefois suffit pour lui inspirer le goût de l’exotisme.De retour à Paris, il profite de la fortune léguée par son père, dont il a hérité l’amour des œuvres d’art et du raffinement, et cultive le genre dandy nonchalant et excentrique. Il s’installe

des sciences humaines qui ont fleuri tout au long du 20ème siècle, et en tout premier lieu l’ethnologie. Une science se doit d’être d’objective. Mais le peut-elle ? Ce type de doute est notamment très bien expliqué par Claude Lévi Strauss dans Tristes Tropiques[1], qui est son autobiographie intellectuelle. Il explique comment un européen lorsqu’il découvre une nouvelle société se doit d’être prudent pour éviter de détruire ce qui ne semble avoir ni sens ni valeur. Il prend comme exemple les premiers

désire par l'écriture sublimer et peut-être racheter la dégradation dont il a le spectacle : voilà ce qu'annonce, par-delà la personne de son inspiratrice, Sarah dite «Louchette », un des premiers poèmes du jeune homme, dédié à une fille perdue. Tristes tropiques Pour l'éloigner de ses mauvaises fréquentations, la famille Aupick décide d'offrir un long voyage à ce garçon de vingt ans : on l'embarque pour Calcutta, sur le « Paquebot des Mers-du-Sud ». Mais le jeune homme se claustre dans sa cabine et

hommes La réflexion sur le rapport entre soi et l'autre n'a jamais cessé. Les textes argumentatifs peuvent être directs : Montaigne, au xvie siècle, critique l'ethnocentrisme dans Les Essais, et LeviStrauss, ethnologue du xx e siècle (auteur de Tristes Tropiques), montre que ce que nous nommons « barbarie » est de notre côté bien plus que de celui des « barbares ». Sartre signe la préface d'une anthologie de « la nouvelle poésie nègre et malgache », préface intitulée Orphée noir dans laquelle il démonte

est bon sens, sagesse naturelle mais aussi modération.Son œuvre a inspiré notamment Montaigne dans son chapitre « Des cannibales », ses Tupinambas ont été un des premiers maillons du mythe des populations sauvages édéniques. Lévi-Strauss, dans Tristes Tropiques, a voulu reconnaître en lui un des premiers ethnologues. Léry n’est certes pas un grand écrivain, mais il a joué un rôle important dans l’histoire des idées.

n'arrive pas ; 
Détrempé vers le soir, chercher une retraite, 
Arriver haletant, se coucher, s'endormir : 
On appelle cela naître, vivre et mourir. 
La volonté de Dieu soit faite ! (jean pierre claris de florian) * Brise marine La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la

traduction de R. Sieffert, Gallimard/Unesco, « Connaissance de l’Orient », 1990. 33 DISCOURS ANTHROPOLOGIQUE ET RÉCIT FICTIONNEL K6030 Responsable : M. Philippe DAROS L’étude d’un ouvrage majeur de l’anthropologie du XXème siècle, Tristes Tropiques qui peut, dans une certaine mesure se lire comme un roman, permettra de mettre en évidence les liens essentiels qui se tissent entre l’élaboration d’un monde romanesque et les codes établissant les règles du vivre ensemble dans une culture