Tudesque

Charles et Louis s’allièrent contre leur frère aîné, Lothaire. Ils s’engagèrent par serment devant leurs troupes à se soutenir mutuellement, appelé le serment de Strasbourg. Ces frères se prêtent serment en langue vulgaire, ils s’expriment en langue tudesque, plus tard l’Allemand, et en langue romane, plus tard le Français. Dans ce serment, il n’est pas question de roi, d’empereur ou de royaume, ce texte met en avant des liens personnels d’homme à homme et les frères jurent que s’ils venaient à violer

De là, il se répand dans l'imagination des peuples nouveaux qui refont l'Europe. Il abonde à flots dons les conteurs, dans les chroniqueurs, dans les romanciers. On le voit s'étendre du sud au septentrion. Il se joue dans les rêves des nations tudesques, et en même temps vivifie de son souffle ces admirables romanceros espagnols, véritable Iliade de la chevalerie. C'est lui, par exemple, qui, dans le roman de la Rose, peint ainsi une cérémonie auguste, l'élection d'un roi : Un grand vilain lors

contraindre Lothaire à un nouveau partage de l’Empire. Ils se sont alliés et l’ont battu à Fontenoy en Puisaye en 841. En 842, ils se sont unis à travers un serment solennel qui aboutit au traité de Verdun. Louis a prêté serment en roman, Charles en tudesque. Du 8 au 11 août 843, c’est le traité de Verdun : les 3 fils survivants se sont partagés les territoires en 3 royaumes. Ce texte est souvent présenté comme le début de la division de l’Empire de Charlemagne, division qui s’est avérée définitive.

lorsqu'on voit Guenon pourfendre les faux restaurateurs de la Tradition Primordiale, aux sarcasmes de l'auteur du Crépuscule des Idoles contre Wagner et son Bayreuth, dans leur prétention grotesque à faire retour, dans les pires formes du kitsch tudesque, aux grecs ou aux antiquités germaniques revues et corrigées par le romantisme. En tout cas la culture historique de Guenon apparaît très précise dans l'établissement des généalogies du délire ésotérico- politique. Deux citations dispenseront de

des Serments de Strasbourg par lequel deux petits-fils de Charlemagne (Charles le Chauve et Louis le Germanique) s'unissent contre le troisième (Lothaire). La nature éminemment politique de ce texte explique que ce dernier soit écrit en langue tudesque (ancien allemand) et langue romane (ancien français). L'usage du latin pour l'écriture permet de comprendre que les moines détiennent le quasi-monopole de l'écriture. Très rares sont les laïcs qui maîtrisent, au Haut Moyen Âge, le latin et l'écriture

De là, il se répand dans l’imagination des peuples nouveaux qui refont l’Europe. Il abonde à flots dons les conteurs, dans les chroniqueurs, dans les romanciers. On le voit s’étendre du sud au septentrion. Il se joue dans les rêves des nations tudesques, et en même temps vivifie de son souffle ces admirables romanceros espagnols, véritable Iliade de la chevalerie. C’est lui, par exemple, qui, dans le roman de la Rose, peint ainsi une cérémonie auguste, l’élection d’un roi : Un grand vilain lors

 422. ↑ Maurois, p. 515 ↑ Théophile Gautier, « Honoré de Balzac », dans Portraits contemporains, Charpentier, Paris, 1874, p. 121-122. ↑ Maurois, p. 545. ↑ Félicien Marceau, « Balzac et son monde », 1986, p. 437 ↑ Hans Bäckvall, « Le charabia "tudesque" dans l'œuvre de Balzac », Moderna Språk, 1970, p.392. ↑ Index des personnages fictifs de la Comédie humaine, Bibliothèque de la Pléiade, 1981, t. XII, p. 1181 ↑ Félicien Marceau, Balzac et son monde, 1986,p. 554-555 ↑ André Maurois, 1965, p. 391

gober une pêche, Les baleiniers, armant leurs pirogues de pêche, Sont moins prompts à lancer leur barque au flot mouvant Dès que d'un squale en marche ils entendent l'évent, En frappant dans ses mains Bonaparte a moins vite Chassé l'aigle tudesque et l'aigle moscovite Qu'un pédant n'est rapide à défaire un esprit. Oh ! que de fois, depuis qu'hélas ! on m'entreprit, J'ai vu l'abrutisseur en chef, le grand pontife Qui, lugubre, a le plus de crasse dans sa griffe, Dans l'antre où se

ils prêtent serment en langue populaire, ils ne parlent pas en latin classique. Louis le germanique parle en langue romane pour se faire comprendre des guerriers de Charles. A l’inverse, Charles pour être compris des hommes de Louis parle en langue tudesque. Il s’agit en fait, des premiers documents que l’on a en langue vulgaire de l’allemand et du français. Dans ces serments il n’est pas question de roi, d’empereur ou de royaume. Louis et Charles n’apparaissent pas comme des souverains mais comme

ensemble. Ces liens, déjà forts dans la tradition germaniques, deviendront encore plus forts par la suite. A retenir de ce serment, c’est l’idée que pour se faire comprendre, les frères se prêtent serment en langue vulgaire, ils s’expriment en langue tudesque, qui sera plus tard l’allemand, en langue romane qui deviendra plus tard le français. Il est a souligné que c’est le premier document pour l’Histoire de l’Allemagne et de la France en langue vulgaire. Le texte met en avant des liens personnels, il