Analyse de la mise en mots des odeurs
Edition QUAE
Chapitre 28
De la mise en mots des odeurs
Claire SULMONT-ROSSE et Isabel URDAPILLETA
« On entre dans la cave. Tout de suite, c’est ça qui vous prend. Les pommes sont là, disposées sur des claies — des cageots renversés. On …afficher plus de contenu…
Cependant, dans nos représentations mentales1, la couleur existe par elle-même, et un vocabulaire spécifique, indépendant des objets supports, a été développé pour la décrire (blanc, jaune, bleu, clair, mat, uni, etc.). En revanche, aucun vocabulaire indépendant des objets physiques n’a été mis en place pour les odeurs, et si nous pouvons parler d’une couleur rose ou de l’odeur de rose, nous ne pouvons pas parler de l’odeur rose (Classen et al., 1994 ; Dubois et al., 1997 ; cf. chapitre 29)2.
Fort de ces considérations, la question qui se pose est la suivante : à défaut d’avoir abstrait les noms d’odeurs, sommes-nous capables de leur associer un langage …afficher plus de contenu…
The human capacity to transmit olfactory information. Perception and Psychophysics, 16, 551-556.
DUBOIS D., RESCHE-RIGON P., 1997. Des catégories perceptives et naturelles : un exemple d’instrumentalisation en sciences cognitives. Journal des anthropologues,
70, 91-111.
DUBOIS D., RESCHE-RIGNON P., TENIN A., 1997. Des couleurs et des formes : catégories perceptives ou constructions cognitives. In : Catégorisation et cognition : de la perception au discours (D. Dubois, ed.), Kimé, Paris, 17-40.
ENGEN T., 1977. Odor memory. Perfumer and Flavorist, 2, 8-11.
ENGEN T., ROSS B.M., 1973. Long-term memory of odors with and without verbal descriptions. Journal of Experimental Psychology, 100, 221-227.
FAINSILBER L., ORTONY A., 1987. Metaphorical uses of language in the expression