Arret ternon
CE, ass., 26/10/2001, Ternon
Commentaire
Introduction :
La fin des actes administratifs peut être le fait de deux autorités : le juge administratif ou l'Administration. Dans ce derniers cas, l'annulation peut être non rétroactive, on parle, alors, d'abrogation, ou rétroactive, il s'agit, dans ce cas, d'un retrait. Dans l'hypothèse d'un retrait, la décision est annulée pour le futur, mais aussi pour le passé. Elle est réputée n'avoir jamais existé. C'est ce type de mesure qui oppose Mr. Ternon au conseil régional du Languedoc-Roussillon.
Bien que plusieurs décisions soient mises en cause, l'attention doit se porter sur celle du 30 décembre 1983. En effet , cette mesure, qui attribue à Mr. Ternon un droit à être titularisé dans la fonction publique, fait l'objet d'une mesure de retrait, de la part de la région, le 25 mars 1988. Cette décision est confirmée par un arrêté du président du conseil régional en date du 25 octobre 1995. Afin d'obtenir l'annulation de ces décisions, Mr. Ternon dépose un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 26 mars 1988. Celui-ci fait l'objet d'une décision favorable de la part de l'assemblée du Conseil d'Etat le 26 octobre 2001 au motif que la décision de retrait a été prise hors du délai légal.
Par cet arrêt, le Conseil d'Etat parachève le découplage des délais de retrait et de recours contentieux qu'il avait entrepris quelques années auparavant, en matière de décision créatrice de droits. Longtemps, en effet, ces délais furent assimilés. C'est l'arrêt Dame Cachet qui institua ce mécanisme dans le but de protéger les administrés (CE, 3 /11/1922). Ainsi, en plus de poser comme condition le caractère illégal de la décision, cet arrêt limitait les possibilités de retrait de l'Administration à l'intervalle pendant lequel la décision pouvait être annulée par le juge. Cette jurisprudence entendait trouver un équilibre entre le