Boule de suif
Extrait
Introduction :
Boule de Suif est une nouvelle de Guy de Maupassant (né le 5 août 1850 et mort le 6 juillet 1983), écrite dans le courant de l’année 1879, publiée au sein d’un recueil collectif de nouvelles titré « Les soirées de Médan », le 15 avril 1880. L’action se situe au début du mois de décembre 1870, l’armée française est en déroute face aux prussiens et l’occupant arrive à Rouen. Au milieu de l’hiver une diligence s’achemine de la ville occupée vers Dieppe. À son bord se trouvent des personnes qui ne se connaissent pas ou ne se connaissent que de loin, qui ne se seraient pas fréquentés dans la « vie réelle » et sont obligés de cohabiter. Parmi elle, se trouve Boule de Suif, une « galante », dont Maupassant dresse le portrait dans cet extrait. Nous allons démontrer que Maupassant brosse à la fois un portrait de son héroïne éponyme (I) et un portrait social de l’époque (II).
I- Le portrait de BdS
Dans ce passage, Maupassant décrit Boule de Suif, une prostituée. Il s’agit d’un portrait statique, il n’y a pas de verbe d’action. Si la description physique domine (A), nous verrons que se dessine également un portrait psychologique de la jeune femme (B).
A- Le portrait physique
Boule de Suif est décrite physiquement, au moment de l’action et assez brièvement, ce qui caractérise le genre de la nouvelle. Maupassant choisit certains détails significatifs : l’aspect général « embonpoint précoce », « petite, ronde et grasse de partout », « grasse à lard »… Ces rondeurs sont à l’origine du surnom de la jeune femme. Puis, il s’attarde sur un détail : les doigts de boule de suif qu’il compare à de courtes saucisses (métaphore alimentaire, champ sémantique de la charcuterie), puis sur sa peau « luisante et tendue » et sur sa gorge « énorme qui saillait sous sa robe ». Maupassant utilise des métaphores alimentaires et gustatives pour décrire son personnage : « elle restait appétissante ». Cette description pourrait ressembler