Codification commerciale
Il ne s'agit aucunement d'un de ces codes rédigés principalement par des praticiens du droit privé et qui ont assuré au siècle passé le rayonnement du droit français dans le monde. Fort ancienne est l'histoire de ce mode fondamental d'expression, de communication, de compréhension des règles. Les grands législateurs ont généralement été des grands codificateurs : Hammourabi, Solon, Manou, Justinien, Napoléon, Atatürk. Liste nullement exhaustive. Liste qu'on pourrait notamment compléter du côté de la Chine traditionnelle ou de l'Amérique précolombienne. La conjonction de certaines circonstances et de certains hommes est nécessaire. Au moment voulu, une codification, par essence même, traduit la stabilité et l'harmonie. OEuvre de raison, elle permet de clore une révolution.
Manifestation grandissante de notre temps, la prolifération des règles a, depuis des décennies, inspiré une nouvelle forme, non pas éclatante, mais grise et bureaucratique. En un temps d'inflation ininterrompue de textes, la codification administrative répond à certaines exigences. Un décret du 10 mai 1948 a donc institué une Commission supérieure, à laquelle un décret du 12 sept. 1989 a substitué, pour relancer le mouvement, une nouvelle Commission supérieure. De tout cela sont résultés des ensembles ou sous-ensembles multiples. Or voici que l'on a décidé d'appliquer cette méthode à la matière du commerce. Quoi de plus légitime a priori ? L'accumulation des normes ou pseudo-normes affectant particulièrement ce domaine essentiel de l'activité justifie, semble-t-il, l'entreprise :