Le Discours de Bayeux du 16 juin 1946 L’installation de la IVème République a été, en raison des circonstances, complexe et laborieuse puisqu’elle a même comporté un faux départ avec le projet de constitution du 19 avril 1946. Au moment du prononcé du Discours de Bayeux, la France abandonne, purement et simplement, les institutions de la IIIème République afin d’en créer de nouvelles compte tenu de la rupture qui est intervenue en fait dans la continuité républicain. En effet, d’une part la IIIème République souffre de discrédit que fait peser sur elle l’effondrement de 1940 mais d’autre part, le souvenir de l’instabilité gouvernementale qui la caractérisait conduit à penser qu’il faut profiter de l’interruption pour mettre en place des institutions mieux adaptées. Pour cela le Général de Gaulle et le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) jouissant d’une telle audience dans la France qu’ils pourraient exercer leur choix en toute liberté, préfèrent néanmoins user du moyen le plus démocratique que sont le référendum et les élections prévus le 21 octobre 1945. Les électeurs ont toute confiance en la personne du Général de Gaulle et répondent positivement à ses questions ce qui conforte la position du président du GPRF. Quant aux élections, elles voient le triomphe des trois grands partis (Parti communiste, Parti socialiste, Mouvement républicain populaire) qui obtiennent les trois quarts des suffrages et se partagent les quatre cinquièmes des sièges. Conformément à la loi constitutionnelle du 2 novembre 1945, dont, à l’expérience, les Français mesurent mieux la sagesse, il est procédé à l’élection d’une seconde Assemblée constituante chargée d’élaborer un nouveau projet de constitution. Entre les élections et la formation du gouvernement, le Général de Gaulle a fait connaitre ses vues constitutionnelles dans un discours prononcé à Bayeux, le 16 juin 1946, qui a un grand retentissement. Tout d’abord, la ville de Bayeux n’est pas une ville