Dans ce texte extrait du chapitre 3 du livre 1 Du contrat social, Rousseau aborde la question du droit du plus fort. Alors qu’il s’interroge à savoir à quelles conditions une autorité politique peut être légitime, il commence par déterminer ce qui ne l’est pas. Ici, il va montrer en quoi le droit ne peut être fondé sur la force. En d’autres termes, la force ne donne aucune légitimité. Il va donc commencer, dans un premier paragraphe par montrer que la force ne fait pas droit, puis, dans un deuxième paragraphe, il va construire un raisonnement pat l’absurde. En supposant que la notion de droit du plus fort existe, il va montrer qu’elle est dénuée de sens. Pourquoi la force ne donne-t-elle aucune légitimité ? Rousseau va commencer ici par un constat : quand le plus fort veut rester le maître, il a intérêt à faire croire que sa force est un droit. En d’autres termes, les faits nous montrent que la force seule ne suffit pas, il faut lui donner l’apparence du droit. Ainsi, un tyran va-t-il organiser des élections truquées pour faire croire qu’il est légitime, par exemple. Vous pouvez également penser à la fable de la Fontaine « le loup et l’agneau ». le loup qui ne fait finalement qu’un usage de la force construit tout un raisonnement et toute une argumentation pour faire croire qu’il a le droit de dévorer l’agneau. Notez alors la mauvaise foi dont il fait preuve. Une telle attitude consiste alors à se moquer du droit et à jouer des apparences. Il s’agit de faire croire qu’on a le droit avec soi, qu’on est légitime dans ce qu’on fait. Pourquoi ? parce que sinon on manifeste sa faiblesse. Paradoxalement, le droit donne donc une force à la force. Mais le droit pris en apparence, l’apparence de légitimité n’est bien qu’une apparence, elle ne donne aucun droit. Pourquoi ? Parce que l’on n’obéit alors que par peur de la force et non par devoir. On n’obéit que parce qu’on ne peut pas faire autrement si on veut rester en vie en non par devoir. D’où la notion de prudence. Pour