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En 1981, fort de son expérience en milieu carcéral, un groupe de professionnels crée l’association Formation et aide à la réinsertion (FAIRE). Son objectif est de faciliter la réinsertion sociale et professionnelle à la sortie de prison. Au fil du temps, elle a adapté ses actions et opté pour une prise en charge globale Rencontre avec Imanouel Pajand, coordonateur du suivi des détenus
Après quelques années d’expérience en prison, l’association FAIRE [1] s’interroge : « Nos formations ont-elles un réel impact sur la réinsertion des détenus ? Favorisent-elles la lutte contre la récidive ? ». Estimant son action trop partielle, l’association décide de s’intéresser à l’insertion bien avant la sortie et met en place des dispositifs en ce sens. « Nous avons vu qu’en dépit d’une formation béton, si nous ne prenions pas en compte la situation globale du prisonnier, nous étions à côté de la plaque », explique Imanouel Pajand, coordinateur du suivi des détenus. La réinsertion professionnelle nécessite un travail sur l’ensemble de la problématique du détenu : situation administrative (il n’a souvent plus de papiers), situation familiale (isolement, divorce, famille éloignée…), santé (problème d’alcool, toxicomanie), hébergement… L’association, grâce à un financement du Fonds d’action sociale (FAS, aujourd’hui FASDIL), constitue alors une équipe pluridisciplinaire et met en place des actions avec l’administration pénitentiaire, le juge d’application des peines, la mission locale, la direction départementale des affaires sanitaires et sociales…. Chaque intervenant prend en charge un problème différent pendant l’incarcération. En cela, FAIRE est aidée par la réforme de l’administration pénitentiaire. En 1999, celle-ci ouvre la prison aux partenaires extérieurs et s’attache à préparer la sortie des détenus. Avec la mise en place des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) [2], l’insertion devient un