Fin de partie
Le désir est de l'ordre de l'existence, il accompagne l'être humain pendant toute sa vie car comme le dit Jean de la Bruyère : "la vie se passe tout entière à désirer". Exister consisterait alors à tendre sans cesse vers ce qu'on n'a pas, vers ce dont on manque. Le désir occupe donc une place prépondérante dans notre vie et la société actuelle est de plus en plus tournée vers la multiplication et la satisfaction de tous nos désirs. Vivant dans cet esprit de "société de consommation", on partage d'emblée l'opinion selon laquelle on atteint le bonheur en réalisant tous ses désirs. Cependant, le désir est par essence lié à la notion de manque. Le désir engendre-t-il forcément de la souffrance ? Est-il dans tous les cas associé à la tristesse ? Ne peut-il pas être source de bonheur ? (…)
désirer : Tendre vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir. nécessairement : Obligatoirement, absolument, forcément. souffrir : Éprouver douloureusement. Éprouver une douleur physique ou morale. Supporter la douleur, la fatigue.
A voir la question, il est souligné d'emblée une certaine interdépendance entre le désir et la souffrance. Mais, au delà de cette relation, il nous est d'abord possible de remettre complètement en question le fait que ces deux termes soit unis. La souffrance, en effet, semble de prime abord le contraire du désir. Si nous désirons quelque chose, nous mettons tout en œuvre pour l'obtenir, et il en ressort une certaine activité, une joie dans l'organisation de nos actions et de notre temps. La souffrance ,ce serait bien plutôt ne rien avoir à désirer, succomber au repos, à l'ennui, à la léthargie. A l'inverse, le désir augmenterait notre pouvoir sur les choses (par les mises en œuvre qu'il requiert pour sa satisfaction) et en même temps sa satisfaction elle-même nous conduirait à la joie. Cependant, le caractère éphémère du désir comme de la souffrance