La géométrie est par définition la science mathématique des relations entre points, droites, courbes, surfaces et volumes. Ces notions sont fondamentales à toute construction, et donc également à la création de mode et de mobilier. Par un travail de coupe, de matière, le vêtement peut construire autours du corps humain n'importe quelle forme, de la plus ondulante à la plus carré. John Galliano, dans le tailleur en tweed de laine créé en 1997 pour Christian Dior, crée, grâce au vêtement, une nouvelle silhouette pour le corps féminin. Cette silhouette particulière est due à la fois à la largeur des épaules due à l'ampleur du col de la veste, et à sa basque, pièce inspirée du péplos grec, qui affine la taille et qui accentue les hanches, grâce au volume qu’elle confère au vêtement de par sa structure rigide, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le New Look de Christian Dior. Les courbes souples et plongeantes de la jupe attirent quand à elles le regard sur les jambes, qui paraissent très longues et fines. Galliano par ce vêtement contraint et transforme donc le corps en une succession de courbes, de droites et de formes géométriques épurées, où le corps n'est plus corps mais sculpture. Cependant, dans le domaine de la mode, l'étude des formes n'a pas pour seul objectif de transformer physiquement le corps. En effet, grâce à son utilisation en tant que motif textile, la science géométrique permet de le modifier graphiquement. La robe d'été de 1937 de Madeleine Vionnet a une coupe simple qui rappelle celle des kimonos. Mais le quadrillage et les jeux de transparences construisent autour du corps une sorte d'armature imaginaire, rappelant par son graphisme les crinolines, et mettant ainsi en évidence leur absence au profit du confort et de la liberté du corps. La géométrie en tant que motif permet ainsi l'animation de surface par jeux d'optiques et apporte une dimension supplémentaire à la construction de vêtements. Mais l'étude appliquée de la géométrie permet