Humanisme
Pour le moment, la preuve n'est pas faite à grande échelle que l'humanisme « paie davantage» que les vieilles méthodes autoritaires. Il existe encore des adeptes de la carotte et du bâton et du gouverne- ment léonin, qui sont chaque année félicités par leur actionnaires heureux d'empocher des dividendes. Mais le temps travaille pour les partisans de l'humanisme: d'abord parce que le courant de l'histoire, en particulier dans les sociétés avancées, se dirige vers des valeurs de démocratie, ensuite parce que les avantages compétitifs de demain reposeront sur l'information et la rapidité d'innovation : le succès dépendra plus que jamais de la qualité professionnelle des salariés, de leur dimension personnelle, de leur créativité et de leur cohésion.
Si l'humanisme revient, telle une lame de fond qui émerge, il faut s'attendre à des réactions brutales de la part de ceux qui se sentent menacés par ces changements - tant il est vrai qu'on« sort ses griffes» dans deux cas surtout : lorsqu'une valeur majeure et en danger (liberté, égalité, expression, démocratie, pouvoir, existence...) et lorsqu'une vérité fondamentale fait surface.
Quand on parle de rentabilité dans l'entreprise, c'est une rentabilité pour qui ? Quand on parle de performance économique des pays avancés, c'est une performance pour qui ?