Le romantisme
Le politique et le littéraire ou la littérature à l’école de la société. Une introduction
On a, au XIXe siècle, beaucoup plus qu’à d’autres époques, l’impression (d’ailleurs facile à confirmer par les textes littéraires) que les événements sont rapidement récupérés par l’écriture, qui peut les élever au rang de mythe ou de légende (la figure dominante de l’époque est celle de Napoléon). Au-delà du politique, c’est tout le XIXe siècle et sa vie qui rentrent dans les livres. Les textes inscrivent l’époque dans la dynamique de leur récit. Depuis 1789 l’Histoire s’est accélérée, fournissant un réservoir d’images, de personnages et de thèmes dans lesquels l’imaginaire collectif trouve à se nourrir, et l’imagination des artistes y trouve une large part de son inspiration (voir la place qu’occupe le roman et le drame historique dans la première moitié du XIXe siècle). Le XIXe siècle nous apparaît comme très mouvementé de point de vue politique en premier lieu. Consulat, Empire, monarchie restaurée ou constitutionnelle, République, Constitutions, Chartes, sénatus-consultes, les régimes changent et passent, les gens se lassent, à l’image (plus tard) d’un Deslauriers de Flaubert, las « de constitutions, de chartes, de subtilités, de mensonges » (L’Education sentimentale). Il se forme l’image d’un pays versatile et ingouvernable. La vraie instabilité, selon certains historiens, est « plus apparente que réelle », car Napoléon occupe la scène 15 ans durant, la monarchie le relaie pendant 33 ans, avant de céder la place pour une triennale parenthèse républicaine. Derrière ces changements et malentendus, conflits de toute sorte, la France bouge en profondeur. Dans les événements, Tocqueville voyait « la lutte acharnée entre l’ancien régime, ses traditions, ses souvenirs, ses espérances représentées par l’aristocratie et la France nouvelle, conduite par la classe moyenne ». L’ancien et le nouveau (l’Ancien et le