Les coups de shlass
Suicide lié au travail
Enjeux juridiques et pistes de réflexion sur les moyens de prévention
France Télécom, Renault, Peugeot, EDF, La Poste, IBM, H&M, Disneyland Paris, Orange… Depuis quelques années, les affaires relatives aux suicides ou aux tentatives de suicides liés au travail font régulièrement la « une » de l’actualité. Toutes les entreprises sont concernées par cette question liée à la montée de la souffrance au travail. Que doivent faire les DRH pour détecter et traiter à temps les situations à risques et éviter les drames ?
L
e développement des troubles, que l’on appelle « risques psychosociaux », et l’apparition des suicides au sein de l’entreprise résultent principalement des nouveaux modes d’organisation du travail et des nouvelles méthodes de management axés sur la rentabilité et la performance. De plus, la qualification juridique du suicide lié au travail emporte des conséquences importantes pour l’entreprise depuis que la Cour de cassation l’assimile à un accident du travail. Il devient donc désormais essentiel, pour les directions des ressources humaines, d’identifier les situations à « risques » et de prendre toutes les mesures pour les prévenir et les résoudre.
Suicides liés au travail et remise en question de l’organisation du travail et du management
Facteurs de risques susceptibles de conduire au suicide
Si les facteurs de risques psychosociaux sont multiples, les récentes décisions judiciaires mettent principalement en cause l’organisation du travail et le management : la culture de la rentabilité, de la performance, du « sur enga-
gement », du flux tendu, l’augmentation des objectifs, le travail en sous effectifs, dans l’urgence, des exigences contradictoires, la mise en concurrence des salariés, le harcèlement moral, l’individualisation des carrières… Tous ces éléments sont susceptibles de générer du stress professionnel pouvant, le cas échéant, conduire au suicide. Tels sont les facteurs