Paix
Étienne Noël Damilaville, Article « Paix » de l’Encyclopédie
Éléments d’introduction
« Écrasez l’infâme », la célèbre formule conclut les lettres de Voltaire au fidèle – l’ami, le « frère » – Damilaville (1723-1768) à l’époque de l’affaire Calas (1762).
Étienne Noël Damilaville, fonctionnaire aux Finances royales, devient à partir de 1760 l’un des correspondants les plus assidus de Voltaire, puis le collaborateur de l’Encyclopédie pour laquelle il rédigera les articles « Paix », « Population » et « Vingtième ». Il est sans doute aussi l’auteur de pamphlets attaquant l’infâme, c’est-à-dire le fanatisme religieux.
« Paix »
S’inscrit dans le combat des Lumières contre la guerre et les ambitions ruineuses des princes de l’époque visés sans être nommés. Sa critique est à la fois morale, démographique et légale. Bouleversant la vie d’une nation, la guerre suspend le droit et la marche au progrès. Non-sens aux yeux mêmes du prince… encore faut-il qu’il soit soucieux de son peuple et de son bonheur…
Plan possible
I Une prise de parti contre la guerre et les princes
A Dénonciation lucide, raisonnée du phénomène (antithèse + conséquences paix + conséquences guerre), détaillée sous la forme d’une double énumération et utilisation d’un lexique évaluatif.
B Les princes d’Europe visés sans être nommés
Aveugles et mal conseillés = suites d’antithèses qui montrent leur irresponsabilité. (l.29-31) Opposition + peuple sacrifié : à ses caprices.
Évoque une actualité pour les lecteurs de l’époque : la guerre de 7 ans qui prend fin en 1762 avec le Traité de Paris (France≠GB/Autriche≠Prusse. Marquante, elle connaît de nombreux théâtres opérations en Amérique et en Europe.)
II Un texte visant à remporter l’adhésion, un ton violemment polémique
A Dramatisation de l’horreur (hyperboles), guerre perçue comme une régression (carnage inutile) + peuple immolé : sacrifice (image finale religieuse). Guerriers assimilés à des bêtes féroces.
B