Religion
Ce poème d'une centaine de vers évoque de façon exhaustive les mystiques (soufis) et leurs qualités avec force détails instructifs et éducatifs. Les pratiques fondamentales, causales, secondaires ou dérivées de la Voie (soufie) y sont mentionnées. Le poème est né de la joute poétique qui opposa AHMADOU BAMBA, encore adolescent à un lettré et jurisconsulte, ami de son père, le Cadi MADIAKHATE KALA Dans le dessein d'éprouver le jeune érudit, le talentueux Cadi lui demanda dans une lettre s'il fallait pleurer sur les Maîtres disparus. L'idée est déduite de l'affirmation coranique, cité dans le contexte de dénigrement, selon laquelle la terre et les cieux n'ont pas pleurés Pharaon et ses partisans. Le fameux cadi reçut, séance tenante, une réponse abondant dans le sens de la légitimité de pleurer sur ces illustres "Chevaliers" disparus, réponse suivie de ce poème qui exalte si élégamment et non sans lyrisme les vertus de ces Nobles. Ce beau poème est, en fait, un panégyrique des maîtres sûfis imitateurs du Prophète (Paix et Salut sur lui), lesquels demeurent les prototypes de ces Grands disparus et sont d'ailleurs, en réalité, visés par l'allusion de la question. Notons que cette voie originale d'élucidation des problèmes théologiques connaît dans l'histoire maints précédents; d'ailleurs à titre d'exemple, nous nous permettrons d'évoquer les circonstances à l'occasion desquelles a été réglée la question épineuse si controversée à l'époque à savoir la portée de l'investigation philosophique dans la recherche de la Vérité Absolue (Allah). Sa clarification fut opérée lors de la confrontation du Soufi andalou IBN ARABI et du théologien, du philosophe ABUL WALID IBNOU ROUCHDI, plus connu en Occident sous le nom d'AVERROES.