Je l'aperçois qui descend de l'avion, je l'attends patiemment dans le hall de l'aéroport ne sachant pas comment me rendre en bas, près de la piste. J'ai encore du trop picoler hier soir, j'ai pas les idées claires. Je la vois enfin arriver par la porte du bâtiment au milieux des autres passagers. Mon Dieu, ils tirent tous une de ces tronches.. A les voir on peut ressentir que leur vie est minable et qu'ils regrettent presque que l'avion ne se soit pas crasher. Bref, la voilà, à une dizaine de mètres de moi, trainant ses lourds bagages à roulettes non sans peine. Elle n'a pas mis longtemps à me trouver du regard (faut dire qu'avec mes sapes crades et déchirées, mon eye liner datant de la veille qui a coulé et mes cheveux qui disent merde à mon crâne j'suis pas dur à repérer) et la voilà qui s'avance vers moi. Dans ses yeux, rien ne brille, son sourire est absent et son visage fermé. Après deux mois d'absence je me serais au moins attendu à ce qu'elle presse le pas en me voyant mais non. Peut-être tout simplement que le vol s'est mal passé ou alors le décalage horaire la perturbe un peu. (C'est fou ce qu'on peut se mettre en tête parfois juste histoire de se rassurer) Bref, ça y est la voilà face à moi, je la serre dans mes bras. Elle lâche ses valises mais ne m'enlace pas pour autant. De mon côté je la sers de toutes mes forces, la soulevant du sol, mon nez plongé dans sa longue chevelure brune. Je la relâche enfin pour approcher ma bouche de la sienne mais elle esquive mon baiser puis lâche un timide "Il faut que j'te parle.." (Et merde.. Quand une nana dit ça à son mec c'est rarement pour lui proposer une pipe derrière un sapin. D'ailleurs ce jour là y'avait pas de sapin dans l'aéroport.) Enfin bref, sur le coup j'ai préféré ne pas m'emballer et jouer le naïf.
« - Oui chérie, qu'est ce qu'il y a?
- Je t'aime tu sais.. mais.. (là c'est pas bon signe) j'ai rencontrée quelqu'un à New-York... »
Elle baisse la tête puis se met à se sentir mal à l'aise et moi comme à