L’ordalie

L’ordalie est cette technique judiciaire qui consiste à appuyer le serment de l’accusateur ou de l’accusé par une épreuve : celui-ci réussira-t-il à traverser le fleuve ? à retirer un objet du chaudron d’eau chaude sans se brûler la main ? à être plongé dans la rivière pieds et poings liés sans rester à la surface ? Du second millénaire av. J.-C. en Mésopotamie jusqu’au XXe siècle en Bretagne ou en Afrique, l’idée est restée qu’une intervention non humaine ferait triompher le bon droit. Mais derrière l’idée se cache parfois une rationalité qu’il s’agit de mesurer

L'ordalie ou le jugement de Dieu
Durant le haut Moyen Âge, alors que la religion des chrétiens enveloppait toute la société, étaient fort pratiquées en tant que mode de preuve durant les jugements ce que l'on appelle l'ordalie. Il s'agissait de tester l'honnêteté d'un accusé, ou d'un accusateur d'ailleurs, en le soumettant à une épreuve au travers de laquelle Dieu pourrait se manifester. L'épreuve n'était pas imposée par quiconque, mais bien demandée par celui qui voulait la passer afin de prouver ses dires.
L'ordalie se pratiquait sous deux formes: unilatérale ou bilatérale. L'ordalie unilatérale consistait à faire éprouver au corps quelque douleur ou blessure (fer rouge à tenir en mains, immersions pendant plusieurs minutes,...) et de voir non pas comme on le dit souvent si le corps en était affecté, car il l'était certainement, mais si le corps s'en remettait bien ou mal. Si les blessures guérissaient vite et n'entraînaient pas d'effet second, la personne devait certainement dire la vérité, parce que Dieu était avec lui.
L'ordalie bilatérale, qui se pratiquait dans les cas où deux personnes se contredisaient afin de savoir laquelle disait la vérité, est en fait l'ancêtre du duel. Les deux personnes se battaient, et celle qui remportait le combat remportait le jugement aussi. Il avait été désigné par Dieu en gagnant.
L'ordalie connu un franc succès jusqu'aux XII-XIIIème siècles. à