L'Etat français depuis 1962 : un Etat en déclin ?
Des années 1960 à 1970, l'Etat est fort. Il est l'Etat-providence et, si la planification a disparu avec la IVe République, il reste influent dans l'économie avec les entreprises nationales et son pouvoir de décentralisation. En effet un des objectifs de l'Etat à partir de 1960 est de mieux répartir le pouvoir en France : avec la création en 1963 de la DATAR (Direction à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) ainsi que celle des régions, les équilibres sont rétablis en France, autant économiques (avec la création de métropoles d'équilibre et de bassins industriels loin de la capitale) que politiques (indépendance accrue des collectivités locales) ou sociaux (favorisation du tourisme en France, création de villes-nouvelles en banlieue). Cette réussite fait de l'Etat un pouvoir accepté et peu remis en cause.
Cependant, avec le départ de De Gaulle en 1969 et la secousse de mai 1968, l'affaiblissement de l'Etat est amorcé. De l'intérieur, la bipolarisation farouche du paysage politique s'accroit pour aboutir à l'élection de la gauche en 1986, tandis que de l'extérieur, la construction européenne et la mondialisation remettent globalement en cause la primauté de l'Etat. Les nombreuses cohabitations (à trois reprises à partir de 1986) et la concurrence des nouveaux pays industrialisés (NPI) portent la France vers la récession et la crise économique. Ce n'est que par la rigueur et la privatisation d'abord, puis en 2007 avec un plan de sauvetage des banques et de relance que l'Etat garde un rôle protecteur. S'il doit laisser de la marge aux firmes internationales et aux