Diderot, article autorite
(Introduction)
Denis Diderot (1723-1784) est un écrivain philosophe ayant essayé tous les genres littéraires, aussi bien le théâtre que le roman avec Jacques le Fataliste. Destiné dans son enfance à une carrière ecclésiastique, il va évoluer vers les idées matérialistes au gré de ses lectures, rejetant plus les excès de la religion que la religion elle-même. L’article « Autorité » paraît en 1751 dans le premier volume de l’Encyclopédie, projet visant à permettre aux hommes de se libérer de leurs préjugés, de l’autorité et de leurs peurs diverses, ouvrage qu’il a rédigé principalement avec d’Alembert. Diderot y aborde une réflexion sur les fondements de la monarchie absolue. C’est un texte argumentatif qui énonce une idée très nette peu à peu construite : c’est au peuple que l’autorité appartient fondamentalement.
Le texte linéaire se compose de quatre paragraphes : le premier est un préambule où il définit l’autorité naturelle ; dans le deuxième il dénonce l’autorité politique imposée par la force. Le troisième paragraphe sert de transition pour introduire le quatrième paragraphe dans lequel il définit une autorité politique consentie et contrôlée en introduisant des références à la religion catholique.
(Premier paragraphe : l’autorité naturelle ou les origines de l’autorité)
Le premier paragraphe de l’article « Autorité » de l’Encyclopédie sert de préambule, l’argumentation commence par une réfutation («aucun n’a reçu le droit de commander aux autres») qui consiste en une périphrase pour représenter l’autorité. Il complète cette définition d’une affirmation où la liberté est comparée au don divin. Dès le début il instaure donc un système d’opposition (« n’a reçu »/« est un présent » ou « aucun homme »/« chaque individu » ou « le droit de commander »/«le droit d’en jouir ») afin d’introduire l’idée principale de son article : la source de l’autorité ne peut donc être naturelle, il faut la chercher ailleurs.
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