La distinction entre règles juridiques, morales et religieuses
« On ne peut vraiment régler la nature de quiconque, même en partant de la nation d’un être transcendant, sans adopter la forme de l’obligation (...) autant dire de la morale et du droit ». Juriste et professeur de philosophie à l’université, Giorgio del Vecchio justifie ici la prédominance de la morale et du droit sur les contraintes religieuses.
On peut en effet énoncer des différences caractéristiques entre ces trois règles. Les règles juridiques, ou règles de droit sont énoncées dans la Constitution d’un pays et définissent les droits et devoirs de tout citoyen pour le bon fonctionnement de la vie en communauté. Les règles religieuses sont souvent énoncées dans un texte sacré tel que la Bible ou le Coran et donnent des directives à suivre, des interdictions et des principes de vie à respecter si le croyant veut pouvoir accéder au Paradis dans une vie postérieure. Enfin, les règles morales sont internes à chacun et se basent sur nos convictions personnelles, nos opinions mais aussi notre culture et notre société. Elles régissent une manière de penser en fonction des situations, unique à chacun. Il y a donc une certaine concurrence entre ces trois règles qui guident les actes des individus et dictent plus ou moins leur attitude.
Historiquement, on peut dire que la société romaine est la première à avoir constitué une véritable règle de droit avec la rédaction progressive des XII tables, totalement séparée des règles religieuses puisqu’elles font appel à des principes autre que ceux dictés par les oracles. On ne peut pas réellement définir l’historique de la règle morale quant à elle, puisqu’elle est inhérente à l’homme et interne.
Nous pouvons trouver l’intérêt de ce sujet dans la délimitation difficile de ces trois règles et notamment les conséquences de ce processus dans le système juridique. Où s’arrête la morale et où commence le droit ? Faut-il toujours privilégier le droit aux directives