La notion d'ordre public vous parait-elle extensive ?
On a coutume de définir l'ordre public par la maxime "tranquillité, sécurité, salubrité". En droit, il est considéré comme l'antithèse de la valeur contractuelle, comme indiqué à l'article 6 du Code Civil, "on ne peut déroger, par les conventions, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs". La conception de l'ordre public remonte à celle d'autorité morale et politique, co-substantielle, au sens de Max Weber, dans le savant et le politique, de la notion d'Etat. Les philosophes contractualistes que sont Thomas Hobbes, John Locke et Jean Jacques Rousseau, rendus célèbres par la théorisation de leur état de nature ont compris la notion d'ordre public. Ceci est notamment flagrant chez Hobbes dans Léviathan, où une force supérieure incarne le pouvoir, arrachant aux hommes leurs souverainetés, pour leur offrir la liberté garantie par le maintien de l'ordre ; la conception classique de l'ordre public a évolué différemment selon les Etats. La France possède ainsi les propres règles de son contrat social et donc sa conception de l'ordre public. Basé sur les grands textes de loi et autres codes, l'ordre public est une exigence de la société qui évolue selon les cas et ajoute par cela d'autres principes à l'objet de cet ordre public (I) mais la jurisprudence et d'autres contrôles lui a donné une évolution propre tendant à se limiter (II), parfois, les prérogatives étatiques en matière d'ordre public pour privilégier la liberté du citoyen. L'extensivité de la notion d'ordre public est réelle par la pluralité des acteurs et les différents niveaux de leur action mais son encadrement et son contrôle freinent les possibilités de législation en matière d'ordre public. L'engagement européen de la France a également une influence restreignant l'ordre public au profit de la préservation des droits fondamentaux, sacralisés dans les grands textes tels que la Charte des droits fondamentaux de l'Union