LE LOW COST – CONTESTATIONS ET DANGERS
Ce modèle est-il vraiment la bonne réponse à la crise ?

D’abord est-il réellement viable de vendre des billets d’avion à 17,99 euros ? À première vue oui : EasyJet et Ryanair sont respectivement les deux compagnies européennes les plus rentables, tandis qu’Air France a tout juste gagné de l’argent en 2013. Avec la flambée du chômage et le ralentissement du crédit, il paraît logique de miser sur les baisses de prix pour dynamiser la consommation. Mais en apparence seulement.
Sur la ligne Paris-Milan par exemple, les prix de RyanAir sont trois fois moins chers que ceux d’EasyJet. Son secret : ne s’implanter que sur des aéroports secondaires éloignés des métropoles, ce qui lui permet d’obtenir des collectivités locales des aides généreuses à l’ouverture des lignes. Le mécanisme est bien rodé : Ryanair fait miroiter à un aéroport isolé des milliers de passagers chaque année et lui demande en contrepartie des subventions, qui aujourd'hui représentent 800 millions d’euros par an en Europe, dont cinquante pour la France.
Ainsi, 20% du chiffre d’affaires de Ryanair provient de ces subventions déguisées. Si on les soustrait de son bénéfice, on s’aperçoit qu'il perdrait 300 millions d’euros par an. Autrement dit, sans les aides publiques, le modèle low cost façon Ryanair n’est pas si rentable que ça. De plus, comme ce modèle repose uniquement sur la faiblesse extrême des prix, il est exposé aux chocs externes sur les coûts, comme une hausse du prix du pétrole.

D'autre part, si EasyJet comme Ryanair sont des compagnies "low cost", c’est avant tout dans le sens où elles écrasent le plus possible leurs coûts, à commencer par les coûts salariaux.
Ainsi, quand le personnel représente 30% des coûts d’Air France ou 24% de ceux de Lufthansa, ce chiffre tombe à 10% chez Ryanair.
Un calcul incontestablement gagnant à court terme, mais perdant à long terme pour l’ensemble de la société.

Que ce soit dans l’aérien, le ferroviaire