Le déterminisme, fondment de la liberté
I D’UN DETERMINISME A L’AUTRE
II UN MONDE OUVERT, UNE LIBERTE RESTREINTE
III LE DETERMINISME, FONDEMENT DE LA LIBERTE
I D’UN DETERMINISME A L’AUTRE
Causalité et liberté
On conçoit habituellement la liberté comme la capacité d’agir sans contrainte, ou encore comme la faculté d’effectuer des choix sans y être obligé ni forcé. Dans son sens le plus courant, la liberté tendrait donc à se confondre avec ce que les philosophes nomment le « libre arbitre » , c’est-à-dire la capacité de se déterminer par soi-même, spontanément et volontairement . Or le libre-arbitre paraît difficilement compatible avec le principe de causalité, en vertu duquel tout ce qui se produit dans l’univers a une, plusieurs, voire même une infinité de causes. En d’autres termes, tout ce qui survient à un moment donné dans le réel peut être rattaché à des phénomènes antérieurs (des causes dites antécédentes ) qui en furent les causes ou tout au moins les conditions. Ainsi, par exemple, notre personnalité, nos goûts, nos aptitudes, seraient la conséquence d’un ensemble de facteurs ( caractères innés et acquis, milieu familial, circonstances de notre enfance…) qui les auraient déterminés (c’est-à-dire causés). Mais si ma personnalité est le produit de mes gènes et de mon éducation, alors mes décisions le sont aussi . Comment puis-je encore soutenir, dans ces conditions, que je suis libre ? Le principe du déterminisme, c’est-à-dire l’idée que tout ce qui existe dans le monde est régi par le principe de causalité, semble donc incompatible avec le postulat de la liberté.
Trois déterminismes
Cette apparente contradiction entre l’ordre de la nécessité (enchaînement logique des faits et des événements) et l’ordre de la liberté peut toutefois être sinon surmontée, du moins réduite. La science tout d’abord a considérablement tempéré le principe du déterminisme tel que Laplace (1749-1827) l’avait formulé. Ce physicien s’est